Dr Tjarda Roberts – Lauréate de la Médaille de Bronze du CNRS 2020.
Chargée de Recherche du CNRS au Laboratoire de Physique et Chimie de l’Environnement et de l’Espace (LPC2E), Orléans.
- Doctorat de l’Université de Cambridge, Royaume-Uni : 2009
- Marie Sklodowska Curie Training Fellowship at Norwegian Polar Institute, Tromso, Norvège et Guest Lecturer, UNIS, Svalbard : 2009-2012
- Postdoc Labex Voltaire au LPC2E et l’Université d’Orléans : 2012-2016
- Chargée de Recherche de CNRS : 2016
- ANR consortium projet sur les halogènes volcaniques : 2018
Vous pouvez regarder une vidéo de présentation de Tjarda Ici
La médaille de bronze récompense les premiers travaux consacrant des chercheurs et des chercheuses spécialistes de leur domaine. Cette distinction représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes.
Tjarda est originaire du nord de l’Angleterre. Elle obtient un Master en Science de l’Université de Cambridge en 2003. Puis, attirée depuis toujours par les zones frontières se trouvant à la croisée de différents domaines de la physique, elle part au Svalbard (archipel Norvégien situé à 78° de latitude Nord) à l’UNIS pour y suivre une formation pratique en géosciences arctiques. A la fin de ses études, elle se spécialise en chimie atmosphérique et en volcanologie. De retour à l’Université de Cambridge, elle y défend en 2009 une thèse de doctorat portant sur la chimie atmosphérique des émissions volcaniques et plus particulièrement la chimie des halogènes que les volcans émettent en grande quantité. Il avait été découvert que ces halogènes n’étaient pas simplement lessivés dans l’atmosphère, comme on le pensait auparavant, mais qu’ils pouvaient être transformés sous des formes réactives. Pour étudier ce phénomène, Tjarda a développé des instruments avec des capteurs de gaz miniatures permettant de mesurer les émissions et créé un modèle numérique de la chimie du panache volcanique. Son modèle prédisait que la chimie halogénée du panache volcanique pouvait être la cause d’une destruction de l’ozone en aval du volcan. Un an plus tard, alors que Tjarda était en Norvège en tant que post-doctorante et maître de conférences invitée pour travailler sur la pollution arctique, cette prédiction fut confirmée grâce à des mesures aéroportées effectuées pendant l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull de 2010. Ce n’est qu’à partir de 2012, dans le cadre d’un post-doctorat à Orléans au LPC2E financé par le LabEx Voltaire, que Tjarda eu la possibilité de recentrer ses recherches sur les halogènes volcaniques. En coordination avec ses collègues orléanais, le partenaire industriel Alphasense et d’autres partenaires nationaux et internationaux, elle reprend ses études sur la modélisation et la mesure des émissions volcaniques. Dans ce cadre, elle travaille alors, d’une part, sur la caractérisation du rôle des aérosols volcaniques dont la surface catalyse les réactions halogènes et, d’autre part, à la quantification de l’impact des halogènes volcaniques sur la composition atmosphérique à une échelle régionale. Suite à ses résultats, Tjarda obtient un poste de chargée de recherche du CNRS en 2016. Deux ans plus tard, en 2018, elle obtient un financement ANR pour un consortium interdisciplinaire regroupant cinq laboratoires (LPC2E, ISTO, LATMOS, CNRM, IMPMC) pour retracer l’évolution des halogènes volcaniques depuis le manteau terrestre jusqu’à la haute atmosphère.